Une promesse ambitieuse à Tunis (TICAD 8, août 2022)
Lors de la conférence TICAD 8 tenue à Tunis du 27 au 28 août 2022, le Premier ministre japonais Kishida annonça un ambitieux plan d’action : 30 milliards de dollars d’investissement public et privé sur trois ans pour l’Afrique, incluant un fonds « Green Growth Initiative » de 4 milliards de dollars, la promotion des start‑ups africaines, et la formation de 300 000 professionnels dans divers secteurs comme la santé, l’agriculture ou la justice mofa.go.jp+11JapanGov – The Government of Japan+11Chatham House+11.
Le Texte de Tunis (Tunis Declaration) mettait l’accent sur le rôle du secteur privé, la transformation structurelle, l’innovation, la numérisation et les partenariats public‑privé comme moteurs d’une croissance durable mofa.go.jp.
À ce stade, la Tunisie apparaissait comme une plateforme stratégique : un lien naturel entre l’Afrique, l’Europe et le Moyen‑Orient, et une vitrine pour attirer les investissements japonais à l’échelle africaine UNDP+11jica.go.jp+11africansecurityanalysis.org+11.
Trois ans plus tard : des réalisations modestes
Quelques éléments factuels dressent un bilan décevant :
- Montant total des investissements directs japonais en Afrique en 2024 : seulement 0,5 % du stock mondial, révélant la marge encore très limitée de Tokyo sur le continent africansecurityanalysis.org.
- Engagements historiques : depuis 1993, le Japon a financé environ 8,5 milliards USD pour quelque 80 projets d’infrastructure en Afrique, contre 182 milliards USD de prêts chinois sur la même période Financial Times.
- Malgré la hausse de 18 % du stock d’IDE japonais en Afrique depuis 2014 (à environ 9,6 milliards USD), cela reste marginal au regard de ses investissements globaux Financial Times.
La diplomatie économique tunisienne n’a pas suffisamment su capitaliser sur les annonces de 2022. L’instabilité politique, le manque de suivi stratégique et la concurrence régionale ont freiné toute concrétisation majeure.
Des comparaisons frappantes
Des pays comme le Kenya profitent pleinement de TICAD 9 :
- Le président kényan est en déplacement au Japon pour renforcer les relations de coopération, notamment dans les secteurs de la technologie, du commerce et de l’infrastructure The Africa Report+15thekenyatimes.com+15African Business+15.
Au cœur du cadre élargi de TICAD 9, des accords bilatéraux ciblés se dessinent avec des pays africains comme le Kenya, tandis que la Tunisie semble cantonnée à un rôle symbolique. Elle ne figure pas parmi les bénéficiaires d’accords récents ou prometteurs.
TICAD 9 : de nouvelles dynamiques, mais la Tunisie reste en marge
TICAD 9 (20–22 août 2025 à Yokohama) aborde des thèmes clés comme la coopération public‑privé, l’innovation, la sécurité alimentaire, la santé, l’urbanisation et la finance durable, avec l’implication active de la Banque mondiale, du Miga, du FAO ou de l’ONU The Africa Report+4Banque Mondiale+4UNDP+4.
La stratégie japonaise semble évoluer vers des mécanismes financiers plus adaptés (prêts bonifiés, garanties via la Banque mondiale, soutien aux PME) Wikipédia. Mais il n’est pas clair que la Tunisie ait contribué ou bénéficie de cette nouvelle orientation, à l’inverse de pays comme le Kenya ou la Côte d’Ivoire.
En résumé
Élément
Objectif TICAD 8 (Tunisie)
Réalité actuelle (2025)
Investissements annoncés
30 milliards USD, 4 milliards pour la « Green Growth Initiative », fonds start-ups, formation de 300 000 profs
Rares projets structurants, absence d’annonces concrètes
Positionnement régional
Porte d’entrée japonaise en Afrique
Retour à un rôle marginal
Projets comparatifs
N/A
Projets en cours au Kenya, Mozambique, etc.
Stratégie japonaise
Dialogue avec secteur privé, numérique, transition verte
Financements plus ciblés (garanties, PME), mais faible engagement tunisien
La période entre TICAD 8 et TICAD 9 illustre le contraste entre les belles intentions et la réalité du suivi effectif. Pour éviter que cet effet d’affichage ne se répète, la Tunisie doit renforcer :
- Une diplomatie économique proactive, capable de transformer les promesses en projets concrets.
- Des structures publiques-privées, pour sécuriser les investissements et offrir des cadres favorables.
- Une capacité à se positionner comme hub régional, en s’appuyant sur ses atouts géographiques et humains.
- Une participation stratégique aux plateformes comme TICAD, non seulement en tant qu’hôte mais comme acteur de projet.
Souhaites-tu maintenant que je rédige une version du texte incorporant ces chiffres et comparaisons ? Je peux aussi développer un encadré sur les succès de pays comme le Kenya, ou des exemples d’initiatives japonaises en Afrique, pour appuyer l’analyse !





















