Washington, 18 août 2025 – La Maison-Blanche accueille ce soir une réunion à très haut risque. Autour de la table : Donald Trump, le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, et plusieurs dirigeants européens de premier plan. L’objectif affiché par le président américain : convaincre ses alliés occidentaux de la nécessité d’ouvrir la porte à certaines concessions, notamment territoriales, pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Une perspective qui suscite déjà de vives résistances.
Un climat de défiance
Depuis sa rencontre controversée avec Vladimir Poutine en Alaska, Trump répète que « la paix exige des compromis ». Selon des sources proches des négociations, l’ancien magnat new-yorkais ne ferme pas la porte à un accord incluant des concessions territoriales de l’Ukraine en échange de garanties de sécurité.
Un raisonnement jugé dangereux à Bruxelles comme à Paris. « L’intégrité territoriale de l’Ukraine n’est pas négociable », martèle un diplomate européen. Une ligne rouge que partagent Berlin, Londres et Rome, présents ce soir à Washington aux côtés de Zelenskyy.
L’argument des garanties de sécurité
Pour tenter de rassurer, la délégation américaine met en avant un dispositif alternatif à l’OTAN. L’envoyé spécial Steve Witkoff a évoqué avec Moscou des mécanismes de défense collective « comparables à l’article 5 » de l’Alliance atlantique, mais sans adhésion formelle de l’Ukraine.
Une proposition qui intrigue mais ne convainc pas encore. « Sans cessez-le-feu immédiat, tout accord restera théorique », estime un proche du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. L’Union européenne insiste sur la nécessité de garanties tangibles, juridiquement opposables et financées.
L’Europe fait bloc derrière Zelenskyy
Face aux pressions américaines, les Européens affichent une unité inhabituelle. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a fait le déplacement pour souligner que « toute négociation sur l’avenir des frontières ukrainiennes appartient d’abord à Kiev ».
Zelenskyy, de son côté, se dit prêt à discuter de sécurité, mais refuse toute cession territoriale. La Constitution ukrainienne interdit d’ailleurs explicitement la perte de souveraineté sur des régions occupées.
Trump en position délicate
Le chef de la Maison-Blanche joue une partie serrée. D’un côté, il veut prouver qu’il est l’homme capable d’obtenir « le deal du siècle ». De l’autre, il risque de braquer ses alliés au moment même où il cherche à renforcer son leadership sur le monde occidental.
« Trump se rêve en faiseur de paix, mais il risque de se heurter à un mur européen », analyse un observateur de Washington. La réunion de ce soir dira si l’ancien président des affaires peut transformer son art du marchandage en diplomatie efficace.
Un pari risqué
L’équation est claire :
- Trump pousse pour des concessions territoriales ;
- Les Européens exigent un cessez-le-feu et des garanties fermes ;
- Zelenskyy refuse toute atteinte à l’intégrité nationale.
À l’heure des tractations, la question demeure entière : Donald Trump a-t-il les arguments – et l’autorité – nécessaires pour infléchir la ligne dure de ses alliés ? Réponse, peut-être, à l’issue de cette réunion nocturne au cœur de Washington.
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