L’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE) vient de publier la première édition du Rapport National sur l’Entreprise – 2025, une étude inédite qui dresse un état des lieux approfondi du tissu entrepreneurial tunisien. Plus qu’un simple diagnostic, ce rapport se veut un outil stratégique d’aide à la décision, destiné aux pouvoirs publics, aux acteurs économiques et aux partenaires sociaux.
Une économie dominée par les microentreprises, mais peu créatrice de valeur
Premier constat majeur : l’économie tunisienne demeure largement fragmentée. Les microentreprises représentent 87 % des entreprises employeuses, mais leur contribution réelle reste limitée. Elles ne concentrent que 17,8 % de l’emploi formel, 10,9 % du tissu économique et à peine 3 % des impôts directs.
Cette structure freine la montée en gamme, pèse sur la productivité globale et limite la capacité de l’économie à créer de la valeur durable.
Le privé structuré, pilier silencieux de la soutenabilité budgétaire
À l’inverse, le secteur privé structuré apparaît comme le véritable moteur de l’économie nationale. Il génère 59 % de la valeur ajoutée totale, assure 79 % de l’investissement des entreprises et concentre 43 % de l’emploi formel.
Surtout, il contribue à plus de la moitié des recettes fiscales, à travers l’impôt sur les sociétés, la TVA et l’IRPP retenu à la source. Un rôle central, souvent sous-estimé, dans un contexte budgétaire tendu.
Développement régional : la qualité prime sur la quantité
Le rapport souligne que le développement des territoires ne dépend pas tant du nombre d’entreprises que de leur qualité économique. Les PME et grandes entreprises structurantes jouent un rôle décisif dans l’ancrage des chaînes de valeur locales, la création d’emplois durables et l’amélioration des indicateurs sociaux régionaux.
Un message clair à l’adresse des décideurs : encourager la croissance d’entreprises solides vaut mieux que multiplier les structures fragiles.
Entreprises publiques : un poids budgétaire persistant
Autre point sensible : les entreprises publiques continuent de peser lourdement sur les finances de l’État. Déficits récurrents, transferts élevés et faible performance soulignent l’urgence de réformes profondes de gouvernance, afin de transformer ces entités en acteurs positifs du développement économique.
Industrie manufacturière : relancer la dynamiquePilier de l’emploi formel et des exportations, l’industrie manufacturière tunisienne repose sur un noyau restreint de grandes entreprises performantes. Mais plusieurs branches souffrent d’une baisse de l’investissement et d’une stagnation de la productivité, limitant la compétitivité nationale.
Le rapport plaide pour une relance ciblée de l’investissement productif, de l’innovation et de la montée en gamme industrielle.
Trois priorités pour une croissance inclusive
Pour réorienter efficacement les politiques publiques, l’IACE identifie trois priorités stratégiques :
- Accroître la taille et la productivité du tissu entrepreneurial, en accompagnant la transition des microentreprises vers les PME ;
- Réformer et rationaliser le secteur des entreprises publiques ;
- Relancer l’investissement industriel et technologique, notamment dans les secteurs à fort potentiel de croissance et d’innovation.
Un outil stratégique pour la Tunisie économique
Avec cette première édition du Rapport National sur l’Entreprise – 2025, l’IACE confirme son positionnement de think tank stratégique au service de l’entreprise tunisienne. Le document s’impose comme une référence pour comprendre les dynamiques profondes de l’économie réelle et orienter les choix vers une croissance durable, inclusive et créatrice de valeur.
Le rapport est disponible sur le site officiel de l’IACE.





















