L’histoire, la géographie et la culture ont tissé entre la Tunisie et l’Algérie des liens indéfectibles. Frères par le sang versé durant les luttes de libération, voisins unis par une frontière longue de près de mille kilomètres, nos deux pays partagent un destin commun qui appelle une vision politique ambitieuse. Alors que le Maghreb peine à concrétiser son union, ne devrions-nous pas imaginer une forme d’intégration plus audacieuse ?
La fermeture actuelle de la frontière terrestre entre l’Algérie et la Tunisie, présentée comme une mesure temporaire et sécuritaire, symbolise le retard pris dans la construction de notre espace commun. Dans un monde où les régions s’organisent en ensembles intégrés pour faire face aux défis globaux, nos peuples restent séparés par des barrières administratives qui entravent les échanges économiques, académiques et humains.
Pourtant, les bases d’une union plus profonde existent. Nos économies sont complémentaires, nos systèmes éducatifs se nourrissent mutuellement, et nos sociétés partagent les mêmes aspirations de développement et de prospérité. La configuration actuelle de nos relations bilatérales, bien que importante, reste en deçà de notre potentiel commun.
Il est temps d’imaginer l’impensable : une confédération tuniso-algérienne.
Cette confédération ne signifierait pas la dilution de nos souverainetés nationales, mais la création d’un cadre institutionnel innovant permettant de :
Coordonner nos politiques économiques et commerciales
Harmoniser nos systèmes éducatifs et de recherche
Mutualiser nos infrastructures énergétiques et logistiques
Développer une stratégie commune de sécurité et de développement frontalier
Dans l’immédiat, avant même cette ambition confédérale, il y a une mesure simple et profondément symbolique à mettre en œuvre : libérer les frontières et permettre aux Tunisiens et aux Algériens de se rendre visite en présentant uniquement leur carte d’identité nationale.
Cette mesure concrète constituerait un premier pas tangible vers la construction de la confiance nécessaire à des projets d’intégration plus ambitieux. Elle démontrerait une volonté politique sincère de bâtir ensemble l’avenir de notre région.
Combien de temps encore devrons-nous attendre pour voir émerger cette vision politique à la hauteur de nos liens fraternels ? Combien de générations devront passer sans voir se concrétiser cette union naturelle entre nos deux peuples ?
La question n’est plus de savoir si cette confédération est souhaitable, mais pour quand nos dirigeants auront le courage politique d’en initier le processus. L’histoire nous appelle à être audacieux.
Pour nos familles, pour notre prospérité commune, pour notre place dans le monde de demain : osons la confédération et, dès aujourd’hui, libérons nos frontières !





















