La contrefaçon des produits s’est tellement répondu dans le pays qu’elle faisait partie intégrante du tissu économique et ne soulève plus d’indignations ou de problèmes. Elle touche tous les secteurs de l’artisanat à la santé au textile et habillement, les pièces de rechanges, l’électroménager, la téléphonie, les produits cosmétiques….
Selon une enquête de l’INC réalisée en 2018, 77% des tunisiens affirment acheter des produits de contrefaçon. La diffusion de la contrefaçon dans notre pays est alimentée en grande partie par la baisse du pouvoir d’achat, le développement du marché parallèle et de la contrebande, et l’importation anarchique surtout de Chine.
Face à ce phénomène, la Tunisie, comme d’habitude, dispose d’un arsenal juridique avant-gardiste. La lutte contre la contrefaçon est régie principalement par la loi n° 2001-36 du 17 avril 2001, relative à la protection des marques de fabrique, de commerce et de services. Sur le plan institutionnel, on retrouve la douane tunisienne pour le contrôle des frontières et l’INNORPI pour la protection des noms de marques et les brevets.
Malgré tous les efforts déployés par ces structures, ainsi que la société civile au niveau de la sensibilisation, l’ampleur de la contrefaçon augmente en Tunisie avec tous les impacts économiques et de sanitaires.
En effet, en faisant un tour du côté du marché central à la capitale et les rues avoisinantes (Rue Boumendil, rue de la Commission, Bab Jazira,….), on peut affirmer sans risque de se tromper que 80% des produits commercialisés sont contrefaits. Le plus dangereux c’est le nombre de produits cosmétiques contrefaits qui sont à ras la terre. Du rouge à lèvre, du fond de teint, de la manucure, et du déodorant pour 1 à 2 dinars. Les consommateurs se bousculent pour en acheter. Les commerçants ne se cachent même pas.
Or ces produits peuvent causer beaucoup de maladies telles que l’irritation, la démangeaison, des infections, et même des cancers. Le silence de certains corps de contrôle et certaines structures face à ce phénomène est complice.
L’ampleur de plus en plus grandissante de ce phénomène pose plusieurs questions : comment ces produits sont entrés sur le territoire tunisien ? Où sont les organes de contrôle (douane et ministère de commerce) ? Jusqu’à quand va-t-on tolérer ce danger sous prétexte de paix sociale ?
Autant de questions auxquelles il faut apporter des réponses et des actions. En attendant, on doit se tourner vers la CNAM qui va subir les conséquences de cette contrefaçon qui tue.
abou farah