جريدة الخبير

Fusion Bancaire en Tunisie : Vers un Géant Financier pour Redéfinir le Marché ?

L’Union Internationale de Banques (UIB) a annoncé, à travers un communiqué de presse publié suite à son Conseil d’Administration du 7 février 2025, que son principal actionnaire, Société Générale, a décidé de suspendre ses efforts de cession de sa participation majoritaire de 52,34 % au capital de la banque tunisienne.
Depuis juin 2023, le groupe bancaire français avait engagé un processus d’exploration de différentes options stratégiques, y compris une vente de ses titres. Des négociations avancées avaient été engagées avec plusieurs investisseurs potentiels, mais elles n’ont finalement pas abouti. La conjoncture économique et financière actuelle, ainsi que les conditions du marché bancaire en Tunisie, semblent avoir joué un rôle déterminant dans cette décision.
Face à ces développements, Société Générale a choisi de maintenir sa position et de concentrer ses efforts sur le renforcement de l’UIB. Cette stratégie vise à consolider le positionnement de la banque, accélérer sa transformation et stimuler sa croissance au service de l’économie tunisienne, en collaboration avec les autres actionnaires.
Néanmoins, la banque française reste vigilante face aux évolutions du marché et demeure ouverte à toute opportunité qui pourrait être alignée avec ses objectifs stratégiques et ceux de l’UIB.
Vers une fusion bancaire en Tunisie ?
Dans ce contexte, un scénario de fusion entre plusieurs banques privées tunisiennes refait surface. L’UIB a enregistré en 2024 un Produit Net Bancaire (PNB) de 541,9 millions de dinars, avec un encours de crédits de 6,2 milliards de dinars et un encours de dépôts de 6,8 milliards de dinars.
L’Arab Tunisian Bank (ATB), pour sa part, affiche un PNB de 391,3 millions de dinars, avec un encours de crédits de 5,4 milliards de dinars et un encours de dépôts de 7,1 milliards de dinars.
Quant à la Banque de Tunisie (BT), son PNB atteint 510,3 millions de dinars, avec un encours de crédits de 6,07 milliards de dinars et un encours de dépôts de 6,69 milliards de dinars.
Une consolidation entre ces trois institutions permettrait de créer un acteur bancaire de premier plan, avec des synergies potentielles et une capacité accrue à répondre aux défis du marché. Une telle fusion pourrait renforcer la solidité financière du secteur bancaire tunisien et améliorer sa compétitivité.
Quel paysage bancaire en cas de fusion ?
Si cette fusion venait à se concrétiser, elle donnerait naissance à l’une des plus grandes institutions bancaires de Tunisie, avec une assise financière renforcée et une capacité accrue à financer l’économie nationale. Le nouvel ensemble pourrait disposer d’un Produit Net Bancaire combiné dépassant 1,4 milliard de dinars, d’un encours de crédits avoisinant 17,7 milliards de dinars et d’un encours de dépôts de plus de 20 milliards de dinars.
Une telle entité pourrait bénéficier d’une meilleure répartition des risques, d’une plus grande diversification des services financiers et d’une position dominante sur le marché tunisien, capable de rivaliser avec les grandes banques publiques et internationales présentes dans le pays. Cependant, une telle fusion nécessiterait une restructuration organisationnelle, des ajustements en matière de gouvernance et une harmonisation des systèmes d’information pour assurer une transition fluide.
Affaire à suivre…
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