Nous avons assisté au Krach boursier, au Krach immobilier, au Krach pétrolier….et peut être que nous allons assister aussi au krach du consulting dans les prochains mois. En effet, la crise économique dans le monde ainsi que le développement fulgurant de l’Intelligence Artificielle ont poussé beaucoup de cabinets de consulting à réduire leurs effectifs et réviser leurs projets d’expansion. Le secteur du consulting en Tunisie et dans le monde qui ont enregistré une croissance importante durant les dernières années, risque d’être ralenti.
Selon le cabinet Global Growth Insight, le marché du consulting dans le monde a enregistré un chiffre d’affaire de 385 milliards de dollars en 2024 avec des prévisions de 570 milliards de dollars d’ici 2030.
Pour la Tunisie on n’a pas de chiffres exacts sur la taille du marché du consulting. Seul chiffre qui existe concerne la sécurité informatique. Selon le site « statista », le conseil dans le domaine de la sécurité informatique ou cybersecurity a atteint un chiffre d’affaire annuel de 11.1 millions de dollars en Tunisie.
On enregistre depuis des années la création de plusieurs boites de consulting et surtout sous label de grands cabinets mondiaux. Le plus grand client des cabinets de consulting reste incontestablement l’Etat, suivi des grands groupes privés et les multinationales. Les secteurs qui enregistrent la plus grande demande dans le secteur du consulting sont principalement les TIC, la transformation digitale, la stratégie, l’innovation et le management.
Les grands cabinets de conseil en Tunisie récupèrent depuis des années les anciens ministres et cadres de l’administration en tant que consultants. D’anciens ministres ce sont même installés pour leur propre compte. Dans le secteur du consulting, plusieurs experts tunisiens s’exportent bien surtout sur le marché africain.
Se reconvertir ou disparaitre :
Avec le développement de l’Intelligence Artificielle, qui est devenue aujourd’hui capable d’établir les stratégies, rédiger les rapports, et même de gérer les portefeuilles d’investissements ; le recours au consulting est en train de perdre du terrain.
L’IA peut réaliser aujourd’hui en 2 minutes ce que fait un expert junior en une semaine, tel qu’une analyse SWOT, ou une stratégie prévisionnelle, ou même une étude de marché. Certaines entreprises utilisent actuellement des outils d’IA ou d’intelligence artificielle générative pour les tâches quotidiennes et les stratégies court-terme, afin d’être plus autonomes.
Pour les clients des cabinets de consulting, ils ne sont plus disposés à payer cher les services des cabinets ou en calculant en homme/jour, puisque l’IA a facilité les tâches des consultants et donc les rapports, les conseils et l’expertise coûteront moins chers.
L’IA a imposé depuis des années une nouvelle mission pour les cabinets de consulting qui doivent aujourd’hui s’adapter avec la nouvelle donne. En effet, l’analyse des données, la lecture des rapports, l’établissement des stratégies, …ne sont plus des tâches qui nécessitent une grande expertise technique. Les cabinets de consulting doivent se focaliser sur de nouveaux métiers que l’IA ne peut pas faire jusqu’à présent tel que la conduite des changements au sein de l’entreprise avec un accompagnement personnalisé, la gestion règlementaire et politique des dossiers, et la créativité stratégique basée sur l’intelligence économique.
L’IA a certainement facilité le travail des cabinets de consulting, mais elle est aussi une véritable menace sur leur existence. Seuls ceux qui vont entamer les changements nécessaires et les adaptations adéquats survivront. Certes le Krach est imminent, mais seuls les plus forts resteront sur le marché. Les cabinets qui ne vont pas évoluer vont disparaitre.
ABOU FARAH





















