La semaine ] a été particulièrement mouvementée pour les marchés financiers, marquée par une volatilité accrue liée aux tensions géopolitiques et aux performances contrastées des entreprises tunisiennes. Alors que le baril de pétrole flirtait avec les 80 dollars, la Bourse de Tunis a affiché une résilience remarquable, malgré un contexte international morose.
- Pétrole : une hausse fragile, tributaire des tensions régionales
Une tendance à la hausse, mais sous surveillance
Le cours du Brent a oscillé entre 77 et 80 dollars, avant de se stabiliser autour de 77 dollars. Cette légère appréciation s’explique par :
- L’attaque israélienne en Iran (13 juin), qui a ravivé les craintes d’une escalade régionale.
- Les incertitudes sur l’approvisionnement, notamment si le conflit s’étendait aux pays producteurs du Golfe.

Quel impact pour la Tunisie ?
Le pays, qui importe la quasi-totalité de ses besoins en pétrole, reste vulnérable :
- Risque d’inflation : Une hausse prolongée des cours pourrait alourdir la facture énergétique et peser sur le pouvoir d’achat.
- Pression sur les finances publiques : Le gouvernement pourrait être contraint de revoir ses subventions aux carburants.
- Bourse de Tunis : entre corrections et rebonds spectaculaires
Le TUNINDEX en légère progression
Après un recul initial (-0,9 % lundi), l’indice phare de la Bourse de Tunis a clôturé en hausse de 0,5 %, à 11 297,6 points. Sur un an, la performance reste solide (+13,5 %), malgré un contexte international difficile.

Les valeurs qui ont marqué la semaine
✔️ Poulina Group : une success story tunisienne
- +78 % depuis janvier 2024, grâce à :
o Une amélioration nette de ses résultats financiers.
o Des rachats d’actions par des investisseurs institutionnels.
- Ventes récentes de gros actionnaires :
o Plusieurs opérations de cession ont été enregistrées (dont 7,5 millions de dinars par la famille Bouricha).
o Ces ventes s’expliquent par une prise de bénéfices après une forte hausse.
✔️ Attijari Bank (ASD) : le retour aux bénéfices
- +270 % en 2024, après des résultats spectaculaires :
o Bénéfice net 2023 : +3,7 MDT (contre -9,6 MDT en 2022).
o Le marché anticipait cette amélioration, mais la hausse dépasse les attentes.
❌ New Body Line : la déconvenue
- Perte nette de 6,1 MDT, due à :
o Des provisions de 5,6 MDT sur des créances douteuses.
o La fin d’un partenariat avec un fournisseur clé.

- Régulation : la Bourse durcit le ton
Le Conseil du Marché Financier a pris une décision forte :
- Exclusion définitive de M. Hafedh Sbab (ex-DG de TASI) pour manquements graves.
- Message envoyé aux acteurs : La transparence et la conformité seront strictement contrôlées.
- Le cas épineux des banques sous-évaluées
Plusieurs établissements bancaires cotés affichent une capitalisation boursière inférieure à leur valeur réelle.
Pourquoi ?
- Les normes comptables ne reflètent pas les risques futurs (prêts non performants, créances douteuses).
- Exemple : Une banque peut afficher des résultats artificiellement gonflés en retardant les provisions pour risques.
Solutions envisagées :
- Appel à des investisseurs stratégiques (comme Office Plastics, qui cherche 17 MDT).
- Réforme des normes comptables pour plus de transparence.
Si la Bourse de Tunis a montré sa capacité à rebondir, les défis restent nombreux :
- Géopolitique : Le pétrole reste un risque majeur en cas de nouvelle escalade.
- Gouvernance : Les sanctions récentes rappellent la nécessité d’un marché plus régulé.
- Liquidité : Le faible volume d’échanges limite l’attractivité pour les grands investisseurs.





















