En voyant la liste des stades homologués par la Confédération Africaine de Football pour accueillir des compétitions internationales, j’étais couvert de honte.
Le Maroc compte 12 stades, l’Afrique du Sud 10 stades, l’Algérie 7 stades, la Côte d’Ivoire 6 stades, l’Egypte 5 stades, le Cameroun 5 stades, le Mali 5 stades et la Libye 2 stades. Quant à la Tunisie elle ne compte qu’un seul stade, celui Hamadi Agrebi de Rades. Ceci dénote du recul de l’infrastructure sportive en Tunisie. Pourtant on aurait pu mieux avoir.
Cette situation nous interpelle sur l’état d’avancement de plusieurs chantiers tel que celui du stade Chedly Zouiten ou celui du stade d’El Menzah. Ce stade mythique qui a connu les gloires de l’équipe nationale, des équipes tunisiennes et des premiers jeux méditéranéens organisés en Tunisie.
La rénovation du stade d’El Menzah est l’un des projets qui témoignent de la défaillance des institutions de l’Etat et de l’impact des procédures administratives de passation de marchés.
C’est un projet qui a été décidé depuis 2014. Les travaux du stade d’El Menzah ont commencé en juin 2022 avec l’idée de rénover le stade en se basant sur la structure existante, mais les travaux ont pris du retard. Face à des défaillances de structures il a été décidé de résilier le contrat avec l’entreprise initialement chargée du projet.
Pour accélérer et inspecter les travaux, le président Kaïs Saïed, a effectué plusieurs visites au stade d’El Menzah, notamment le 16 novembre 2023 pour inspecter l’avancement des travaux de rénovation, et le 3 juin 2022 pour souligner la nécessité d’accélérer ces travaux. Lors de sa visite de novembre 2023, il a dénoncé des défauts structurels graves dans le projet.
Le 15 Janvier 2025, le projet de la rénovation du stade d’El Menzah a été étudié par la commission nationale des grands projets. Après l’examen des deux scénarios mis en place, la décision a été prise de reconstruire totalement le stade et de le faire dans le cadre de la coopération chinoise. Le projet a été classé d’envergure nationale afin de bénéficier du décret 497-2024 qui facilite la procédure de passation de marché. Le coût de l’investissement est estimé à 427.3 millions de dinars, qui seront financés dans le cadre de la coopération chinoise.
Au mois de Juin dernier, le ministre de la Jeunesse et des Sports a reçu une délégation d’experts chinois afin de finaliser certains aspects techniques liés à la reconstruction du stade olympique d’El Menzah et de lancer la mise en œuvre du projet. Un accord a été déjà été trouvé entre la Tunisie et la Chine sur les aspects financiers. Les chinois ont même proposé de reconstruire le stade, mais cette fois totalement couvert afin qu’il soit multifonctionnel. Le stade accueillera 40.000 spectateurs.
Au 29 Octobre 2025, aucune pierre n’a été bougée du site du stade. Faut-il s’attendre à une ènième intervention présidentielle.
Le projet de rénovation ou reconstruction du stade d’El Menzah est l’exemple type de plusieurs projets nationaux qui peinent à voir le jour et qui sont bloqués ou retardés.
Mais à côté du projet de la reconstruction du stade d’El Menzah, il existe d’autres projets qui connaissent le même sort et laissent aujourd’hui la Tunisie à la traine à l’échelle internationale. On site à ce titre le stade Chedly Zouiten, qui est aujourd’hui sous-exploité malgré les dépenses qui ont été engagées ; et le stade de Sousse, dont les travaux étaient non conformes aux exigences techniques pour obtenir l’homologation.
Est-ce que la Tunisie mérite ces infrastructures ?
 
			




















