Le secteur des transports publics a atteint un niveau inacceptable. Des infrastructures vétustes, du matériel vieillissant, une gestion chaotique, et une qualité qui laisse à désirer et ceci pour garder un peu de politesse. Le transport public assure une part de marché de plus de 70%, pour dire de son importance dans la vie des citoyens.
Le président de la République l’a déjà martelé dans tous ses discours : il faut mettre à niveau le transport public pour qu’il soit digne des citoyens tunisiens et mettre un terme aux souffrances des citoyens dans leurs déplacements quotidiens.
Il n’est jamais tard pour bien faire. Le ministère du transport vient de mettre en place une grande stratégie de rénovation, dont certaines composantes ont déjà commencé.
En effet, le ministère du transport vient de signer un contrat pour l’importation de 418 bus avec le constructeur chinois “Golden Dragon”, dans le but de renforcer la flotte des entreprises nationales et régionales de transport routier. Cette livraison sera répartie à raison de 260 bus destinés aux sociétés régionales de transport, 40 bus pour la Société Nationale de Transport Interurbain, 118 bus pour la Société des Transports de Tunis. Une nouvelle orientation vers les sociétés chinoises qui ont prouvé leur qualité dans pas mal de marchés.
Cette acquisition est l’une des composantes du programme du ministère du transport durant les prochaines années pour la modernisation et le développement du secteur du transport public en Tunisie, et ce, conformément aux priorités nationales visant à offrir aux citoyens un transport moderne, sécurisé et de qualité à travers tout le pays.
165 nouveaux bus utilisés et adaptées aux personnes handicapées seront aussi livrés avant la fin 2025 dans le cadre d’un don du gouvernement français. Une initiative fort louable, qui va faciliter la vie de milliers de citoyens.
Durant les années 2026 et 2027, le ministère du transport travaille actuellement sur le projet de l’acquisition de 30 nouvelles rames de métro. En effet, les rames actuelles ont atteint un niveau de délabrement inacceptable avec des portes qui ne se ferment pas, des vitres cassés et des équipements vétustes.
Dans le même sillage, le ministère du transport œuvre actuellement pour la rénovation des rames du TGM (Tunis-Goulette-Marsa), qui semblent être largement amorties, et peuvent même être intégrés dans le musé des trains.
Le projet du RFR, qui a été l’un des plus grands projets réalisés dans le transport public durant la dernière décennie, reste inachevé. C’est dans ce sens que la ligne D, qui prend son départ de la place du Bardo, va être terminée durant la période 2026-2027. Le ministère est actuellement à la recherche de financements pour les travaux complémentaires à l’ouverture de cette ligne.
La SNCFT, de son côté va entamer la rénovation de la ligne 6 reliant Tunis à Kasserine, et le doublement de la ligne ferroviaire reliant Moknine à Mahdia et qui enregistre une grande fréquentation. La SNCFT envisage aussi l’acquisition de rames de trains électriques pour les besoins de la ligne 22.
Selon les projections du ministère du transport, le projet du métro de Sfax verra enfin le jour en 2026. En effet, à travers sa société créée depuis des années, les études vont être mises à jour, et les travaux pour la construction de la première partie de 14 Km vont débuter en 2026. Une bonne nouvelle pour les sfaxiens qui attendent l’aboutissement de ce projet depuis des décennies.
Tous ces projets nécessitent des financements importants. Le budget de l’Etat pour les années à venir serait-il capable de les fournir ? ou va-t-on encore une fois vers la recherche de financements extérieurs qui risquent d’être coûteux et peuvent ne pas être disponibles.
abou farah