Dans un mouvement salué par les observateurs sociaux et économiques, plusieurs grands groupes tunisiens, à l’instar de Poulina, Délice, et Magasin Général, ont annoncé leur conformité aux nouvelles dispositions de la réforme du Code du travail. Cette décision marque une avancée significative dans la protection des travailleurs, notamment ceux sous statut de sous-traitance, tels que les chauffeurs et les livreurs.
Une Réforme Historique pour une Meilleure Protection des Travailleurs
La récente réforme du Code du travail, promulguée par les autorités tunisiennes, vise à renforcer les droits des employés, en particulier ceux travaillant dans des conditions précaires. Parmi les mesures phares figure l’obligation pour les entreprises d’intégrer dans leurs effectifs permanents les travailleurs auparavant engagés via des contrats de sous-traitance, lorsque leur activité est directement liée au cœur de métier de l’entreprise.
Cette disposition, bien que soumise à certaines interprétations divergentes, a été accueillie positivement par plusieurs poids lourds de l’économie tunisienne. En alignant leurs pratiques sur ces nouvelles règles, ces groupes démontrent leur engagement en faveur d’une économie plus inclusive et respectueuse des droits des travailleurs.
Les Grandes Entreprises Montrent l’Exemple
Poulina, leader dans l’agroalimentaire, a été l’une des premières entreprises à annoncer la régularisation des statuts de ses chauffeurs et livreurs externalisés. « Cette décision s’inscrit dans notre politique RSE et notre volonté de garantir des conditions de travail équitables à tous ceux qui contribuent à notre chaîne de valeur », a déclaré un représentant du groupe.
De son côté, Délice, géant des produits laitiers, a également entamé des démarches pour intégrer progressivement ses sous-traitants, conformément à la loi. Magasin Général, acteur majeur de la distribution, suit la même voie, confirmant ainsi une tendance positive parmi les entreprises tunisiennes.
Un Pas en Avant Malgré les Débats
Si certaines voix estiment que la sous-traitance pouvait, dans certains cas, rester conforme à la loi sous certaines conditions, la majorité des acteurs économiques semblent avoir choisi de privilégier l’esprit de la réforme : améliorer la protection sociale et la stabilité de l’emploi.
Les syndicats, qui avaient longuement milité pour cette réforme, saluent cette évolution. « C’est une victoire pour les travailleurs, souvent vulnérables dans des statuts précaires. Les entreprises qui appliquent cette réforme montrent l’exemple », a affirmé un représentant de l’UGTT.
Vers une Normalisation des Pratiques ?
Cette dynamique pourrait inciter d’autres entreprises à emboîter le pas, consolidant ainsi les effets de la réforme. Reste à voir comment les autorités veilleront à son application uniforme, notamment auprès des PME et des sociétés moins sensibilisées aux enjeux de formalisation de l’emploi.
En tout cas, l’engagement des grands groupes tunisiens envoie un signal fort : celui d’une économie en mutation, où la responsabilité sociale des entreprises prend une place croissante. Une évolution à suivre de près dans les prochains mois.