Tunis, mai 2025 – Le Tribunal du commerce international des États-Unis a infligé, ce mercredi, un camouflet juridique à l’ancien président Donald Trump en annulant provisoirement une série de droits de douane imposés en avril dernier. Parmi les pays touchés par ces surtaxes : la Tunisie, qui voyait ses exportations vers le marché américain grevées par une taxe de 28 %. Cette décision judiciaire apporte un répit aux exportateurs tunisiens, bien que l’issue finale demeure suspendue à un appel déjà introduit par la Maison Blanche.
Un excès de pouvoir présidentiel
Dans son jugement, le tribunal a estimé que l’administration Trump avait outrepassé les limites de l’autorité exécutive en décidant unilatéralement de droits de douane réciproques contre plusieurs pays, sans passer par le Congrès, comme le requièrent les procédures américaines. Ce rétablissement de la légalité commerciale a été salué par les marchés financiers, qui y voient un signal d’apaisement potentiel dans les tensions commerciales internationales.
La Tunisie directement concernée
Parmi les pays sanctionnés en avril 2025 figurait la Tunisie, visée par une taxe de 28 % sur ses exportations vers les États-Unis. Cette mesure, perçue comme injustifiée par les autorités tunisiennes, avait provoqué l’inquiétude des industriels, notamment dans les secteurs textile, agroalimentaire et mécanique, dont une part significative de la production est destinée à l’exportation.
La décision du tribunal américain a été accueillie avec soulagement à Tunis. Selon plusieurs sources diplomatiques, des discussions avaient été engagées en coulisses avec Washington, sans effet concret jusqu’alors. La suspension temporaire des surtaxes permet aux opérateurs tunisiens de retrouver momentanément leur compétitivité sur le marché nord-américain.
Une incertitude persistante
Mais la prudence reste de mise. L’administration Trump, en campagne pour une reconquête politique, a immédiatement fait appel de la décision du tribunal. Ce recours entretient une incertitude juridique qui pourrait durer plusieurs mois, freinant les engagements commerciaux à long terme entre Tunis et ses partenaires américains.
Des enjeux stratégiques plus larges
Au-delà de la Tunisie, cette affaire remet sur la table le débat sur le protectionnisme économique et les dérives de l’exécutif dans la politique commerciale américaine. Pour les pays du Sud comme la Tunisie, qui misent sur l’ouverture et la diversification des débouchés à l’export, ces tensions viennent rappeler leur vulnérabilité face aux revirements politiques des grandes puissances.
Vers une diplomatie économique plus proactive ?
Cet épisode met en lumière la nécessité pour la Tunisie de renforcer ses alliances économiques stratégiques et de promouvoir une diplomatie commerciale plus réactive. Une source au sein du ministère du Commerce tunisien confie qu’un plan de diversification des marchés d’exportation est à l’étude, notamment en direction de l’Afrique subsaharienne et de l’Asie.