Le Tsunami de l’Intelligence Artificielle est en train de submerger le monde entier. Mais l’appropriation de cette technologie par les citoyens et les acteurs économiques diffère d’un pays à l’autre. Certains rapports classent les pays, non pas par leur niveau de PIB ou de développement mais selon leur niveau d’intégration d’outils IA.
Microsoft vient de publier un rapport très intéressant sur la diffusion de l’IA et a établi un classement très intéressant. Selon ce classement la Tunisie se trouve dans le 3ème palier. Un positionnement qui traduit la réalité certes, mais ne met pas en valeur le potentiel de développement des outils IA en Tunisie.
15% de la population mondiale utilise l’IA :
Le 30 novembre 2022, ChatGPT a atteint le million d’utilisateurs en cinq jours. À titre de comparaison, l’iPhone a mis dix-huit mois pour atteindre le million d’utilisateurs.
L’adoption mondiale de l’IA est passée d’environ 5 % de la population en âge de travailler à 15 %. Un adulte sur sept utilise désormais régulièrement des outils d’IA. En moins de trois ans, plus de 1,2 milliard de personnes ont utilisé des outils d’IA, un taux d’adoption plus rapide que celui d’Internet, de l’ordinateur personnel ou même du smartphone. Les pays qui ont investi dans l’infrastructure numérique et dont les citoyens ont les compétences pour utiliser des outils d’IA dans une langue qu’ils parlent adoptent l’IA à des taux notablement plus élevés.
À l’échelle mondiale, 85 % de la population vit dans des pays où moins de 15 % utilisent des outils d’IA. L’adoption de l’IA progresse rapidement, mais de manière inégale. Le monde ne devient pas un environnement nativement IA au même rythme.
Le rapport de Microsoft établit un classement très intéressant selon la part d’utilisateurs d’IA. Au Top de ce classement on retrouve l’Emirats Arabes Unis avec 59.5% suivi de la Norvège 45.3%, l’Irlande 41.7%, la France 40.9%, et l’Espagne 39.7%.
Selon le rapport de Microsoft, les écarts entre les pays sont le résultat de 3 facteurs :
- Le premier est le financement. Les entreprises de premier plan lèvent désormais des milliards. Celles de deuxième plan lèvent des centaines de millions. Celles de troisième plan se disputent les miettes. Les modèles de financement se sont durcis.
- Le deuxième facteur est la fuite des cerveaux. 82% des meilleurs experts mondiaux en IA travaillent dans les dix premiers pays. Les chercheurs les plus brillants d’Inde, du Brésil, d’Europe et d’autres régions ont migré vers les États-Unis ou la Chine. Ce phénomène a accéléré la fuite des cerveaux et privé les marchés émergents de l’expertise nécessaire pour combler leur retard.
- Le troisième facteur concerne l’infrastructure. La puissance de calcul, les centres de données et la capacité des modèles fondamentaux se trouvent là où se concentrent déjà les capitaux et les talents. Les entreprises des marchés émergents doivent désormais faire face à des coûts dix à vingt fois supérieurs pour déployer les mêmes systèmes d’IA.
La Tunisie : un niveau bas, mais le potentiel est important.
Selon le classement de Microsoft, 12.3% des tunisiens en âge de travailler (+15 ans) adoptent ou utilisent les outils de l’Intelligence Artificielle. Le classement énumère aussi le PIB/habitant pour comparer le niveau de croissance du pays et l’adoption de l’IA. Selon le rapport, le PIB/habitant en Tunisie est de 3978 dollars.
Selon un sondage réalisé récemment 30% des entreprises tunisiennes utilisent des outils IA.
La Tunisie est devancée par la Turquie avec un taux de 13.4%, la Namibie avec 13%, le Kazakhstan avec 12.7%, l’Egypte 12.5%, le Sénégal 12.4 et le Honduras 12.4%.
En Tunisie l’intelligence artificielle est adoptée dans plusieurs domaines tel que la Médecine, l’éducation, l’Agriculture, les services administratifs, le Marketing, le Commerce….Chatgpt ou Deepseek est actuellement l’outil préféré des élèves et des étudiants tunisiens et qui l’utilisent pour leur révision ou pour faire des recherches.
Le ministère de l’enseignement supérieur vient d’annoncer hier que la Tunisie va installer le 3ème plus grand supercalculateur d’Afrique. Un équipement qui « permettra d’appuyer les chercheurs tunisiens, qui pourront s’en servir pour développer et renforcer leurs travaux scientifiques ».
Sur le plan des ressources humaines, la Tunisie a un nombre important d’ingénieurs informatiques et développeurs et qui sont très demandés à l’étranger. Près de 6000 à 10.000 ingénieurs quittent le pays chaque année.
La success story d’Instadeep témoigne qu’il y a un grand potentiel pour l’utilisation et le développement de l’IA en Tunisie. Les outils de l’IA peuvent être un vecteur important pour atteindre un niveau de croissance important.





















