Une question récurrente qui revient avec insistance à chaque débat sérieux sur la réalité des transactions financières électroniques en Tunisie : pourquoi Visa et Mastercard continuent-elles de monopoliser le marché ? Où en est la « carte tunisienne », et où est l’empreinte des compétences nationales dans un secteur aussi stratégique ?
La Tunisie, l’un des premiers pays arabes et africains à avoir intégré l’univers de la technologie financière, a vu ses compétences contribuer au développement de systèmes et de technologies utilisés aujourd’hui par les plus grands réseaux mondiaux comme Visa et Mastercard. Pourtant, le marché local reste totalement dépendant d’un modèle étranger sous forme de franchise, alors que le pays a besoin de réduire l’hémorragie de devises et de se libérer d’une dépendance technologique coûteuse.
Les compétences existent… mais où est la volonté ?
Les jeunes tunisiens spécialisés dans les logiciels, le cryptage et les solutions bancaires réussissent à l’international, obtiennent une reconnaissance mondiale, mais sont bloqués dans leur propre pays. Pourquoi ne pas lancer une carte bancaire tunisienne, 100 % nationale ? Une vraie carte bancaire qui respecte la souveraineté nationale, prend en compte le pouvoir d’achat, et brise une logique de frais exagérés imposés même sur les transactions les plus simples.
Est-il normal que le citoyen paie des frais bancaires disproportionnés pour chaque mouvement, aussi petit soit-il, comme s’il s’agissait d’une opération boursière internationale ? Nous ne sommes pas à Wall Street ! Nous voulons simplement retirer notre salaire ou régler nos factures.
Une fuite des devises au nom de la technologie
Le recours à des réseaux internationaux coûte des sommes importantes en devises étrangères chaque année. Aucune donnée officielle précise n’est communiquée au public, mais il est certain que les commissions transférées à l’étranger sont considérables, constituant un fardeau supplémentaire pour l’économie nationale, alors que chaque dinar compte aujourd’hui.
Qui est responsable ?
La responsabilité est collective, mais commence par le sommet : la Banque centrale, le ministère des Finances, les banques tunisiennes et les institutions financières n’ont, jusqu’ici, montré aucune volonté sérieuse de soutenir un projet monétaire souverain. Les solutions existent, les compétences sont prêtes, il ne manque que la décision.
Faut-il attendre une nouvelle carte étrangère qui viendra s’approprier notre marché ? Ou bien redessiner les règles, et poser les fondements d’une véritable souveraineté numérique ?
Il est inacceptable que la Tunisie, avec toutes ses ressources humaines et son expertise, ne soit pas en mesure de produire une carte bancaire nationale.
Ce qu’il faut aujourd’hui, ce n’est pas seulement un outil technologique, mais la reprise en main d’un choix économique et souverain perdu.
Voici une formule simple et élégante que tu peux utiliser pour signer un article en français :
Signé : Abdellatif ben heddia





















