La justice vient de rendre un verdict qui aurait dû faire du bruit, mais qui, étrangement, semble étouffé dans l’espace médiatique français. Blast, le média d’investigation fondé par Denis Robert, avait révélé en 2021 que Bernard-Henri Lévy (BHL) aurait touché près de 9 millions d’euros du Qatar en échange de son soutien à l’intervention militaire en Libye en 2011. Une accusation lourde, appuyée par des documents bancaires.
BHL, connu pour son influence et son réseau, a immédiatement porté plainte pour diffamation. Mais la cour d’appel de Paris vient de le débouter, reconnaissant l’authenticité des documents présentés par Blast. Pourtant, malgré la gravité des faits, aucun grand média n’a relayé l’information.
Une affaire qui pose question
Comment un philosophe médiatique, souvent présenté comme un intellectuel engagé, peut-il percevoir une telle somme d’un État étranger sans que cela n’éveille les soupçons ? Et surtout, pourquoi les rédactions françaises ignorent-elles ce jugement ?
Le silence est d’autant plus troublant que BHL a été l’un des principaux promoteurs de l’intervention en Libye, une guerre dont les conséquences désastreuses (chaos politique, esclavagisme, expansion terroriste) sont aujourd’hui incontestables. Si les documents révélés par Blast sont authentiques, cela pose une question morale et politique majeure : un intellectuel peut-il être financé par un gouvernement étranger tout en influençant la politique française ?
Le mensonge par omission, une spécialité française ?
L’affaire rappelle d’autres scandales étouffés, où les puissants bénéficient d’une forme d’impunité médiatique. Les médias traditionnels, souvent proches des cercles du pouvoir, préfèrent parfois le silence aux remous. Pourtant, 9 millions d’euros versés par le Qatar à un fauteur de guerre autoproclamé, cela mériterait au moins un débat.
Faut-il y voir une forme de lâcheté rédactionnelle ? Ou simplement la confirmation que, dans certains milieux, l’argent et les relations priment sur la vérité ?
En tout cas, une chose est sûre : cette affaire n’est pas terminée. Et plus le silence se prolongera, plus il deviendra indéfendable.





















