L’Office du Commerce de Tunisie, établissement public sous tutelle du ministère du commerce détient, encore et toujours le monopole d’Etat pour l’importation du sucre. Malgré la hausse des prix de vente publique pour les consommateurs et les industriels, l’offre de nouvelles variétés non subventionnées (sac de 5 kilos), la baisse des quantités importées, et la réduction des quantités en vrac ; la gestion de ce produit au niveau de l’OCT pèse pour beaucoup sur leurs finances. Selon les chiffres officiels, l’OCT prévoit l’importation de 320.000 Tonnes en 2025. Un niveau quasiment en nette baisse depuis des années, puisque d’habitude ce sont entre 370.000 et 380.000 tonnes qui sont importées chaque années. Les consommateurs trouvent beaucoup de mal à trouver du sucre sur les rayons et chez les épiciers.
Il faut rappeler, que quelque soit le cours mondial, et quelque soient les prix à l’importation, l’OCT ne touche que 10 millions de dinars de la caisse de compensation. Un montant qui ne couvre pas la différence de prix.
Selon l’indice FAO des produits alimentaires, publiés le 02/5/2025 le cours du sucre s’est établi en moyenne à 112,8 points en avril, soit 4,1 points (3,5 %) de moins qu’en mars, ce qui marque la deuxième baisse mensuelle consécutive de cet indice, dont la valeur est inférieure de 13,8 points (10,9 %) à celle d’avril 2024. La chute des prix mondiaux du sucre a été essentiellement alimentée par les inquiétudes concernant l’incertitude des perspectives économiques mondiales et leurs répercussions potentielles sur la demande de l’industrie des boissons et de la transformation des aliments, qui représentent la majeure partie de la consommation mondiale de sucre. La production de sucre du Brésil a été plus importante que prévu au cours de la deuxième moitié de mars, ce qui a aussi accru la pression à la baisse. Enfin, la dépréciation du real brésilien par rapport au dollar des États-Unis et la baisse des prix internationaux du pétrole brut ont contribué au recul des prix mondiaux du sucre.
Concrètement, le prix d’une tonne de sucre s’est établi le 08/05/2025 au niveau de 499 dollars, contre 600 dollars la tonne en Octobre 2025.
Cette baisse va-t-elle contribuer à l’amélioration de la trésorerie et la réduction des pertes de l’OCT ? Certainement. Mais derrière cette situation, il est important de penser stratégiquement à ces monopoles d’Etat, qui n’ont pas lieu d’exister aujourd’hui. Pour ceux qui s’acharnent à garder ces monopoles, on peut penser dans une première étape à une libéralisation de l’importation pour certains industriels tel que l’industrie des bières, les confiseries et les biscuits.
ABOU FARAH