Depuis son arrivée à la tête de l’Espérance Sportive de Tunis, Hamdi Meddeb a marqué l’histoire du club par ses investissements colossaux, ses succès nationaux et internationaux, et son amour indéfectible pour les couleurs « Sang et Or ». Cependant, ces dernières années, des signes inquiétants apparaissent : des erreurs de gouvernance, des recrutements douteux, une pression constante, et des décisions stratégiques qui divisent les supporters. Face à ces défis, la question de sa démission se pose régulièrement. Mais faut-il vraiment que Hamdi Meddeb quitte le navire ? La réponse est plus nuancée qu’il n’y paraît.
Un dirigeant sous pression constante et limité dans ses déplacements
Hamdi Meddeb fait face à une pression énorme, entre les attentes des supporters, les critiques des médias, et les défis financiers croissants. L’âge et la fatigue semblent peser sur lui, mais il existe aussi des raisons administratives qui limitent sa capacité à accompagner l’équipe lors des déplacements. Cette double contrainte – physique et administrative – réduit son implication directe, ce qui peut fragiliser sa position et son impact sur la gestion quotidienne du club. Cependant, cela ne doit pas masquer l’importance de son rôle global.
Des erreurs coûteuses
Les dernières années ont été marquées par plusieurs erreurs de gestion :
– Des recrutements jugés inutiles ou inefficaces, avec des joueurs coûteux qui n’ont pas su répondre aux attentes.
– Une politique d’achat jugée excessive, où les dépenses parfois déraisonnables n’ont pas toujours apporté les résultats escomptés.
– Des erreurs de gouvernance, créant une instabilité dans l’encadrement technique et sportif du club.
Ces failles ne doivent pas être ignorées. Toutefois, elles reflètent davantage la complexité de la gestion d’un club moderne que l’incompétence d’un homme.
Un homme qui a donné sans compter
Il est important de rappeler que Hamdi Meddeb a injecté des sommes considérables de son propre argent dans le club, permettant à l’Espérance de rivaliser avec les plus grands clubs africains. Sa vision a permis au club de rester au sommet malgré les défis économiques et sportifs. Critiquer son investissement serait oublier les nombreuses fois où il a sauvé l’Espérance de crises majeures.
Protéger Hamdi Meddeb… contre lui-même
Cependant, il faut aussi protéger Hamdi Meddeb. La pression, les erreurs répétées et les attentes irréalistes pourraient finir par l’user davantage, nuisant non seulement à sa santé mais aussi à l’image du club. C’est pourquoi un changement de mode de gouvernance pourrait être envisagé. Un rôle moins exposé pour Meddeb, avec un partage des responsabilités, permettrait de préserver sa contribution tout en évitant l’épuisement.
Protéger l’Espérance contre Hamdi Meddeb
Si Hamdi Meddeb reste dans un rôle décisionnel sans ajustements, les erreurs stratégiques pourraient continuer à peser sur le club. L’Espérance a besoin d’une structure modernisée, avec des professionnels spécialisés en gestion sportive, qui puissent combler les lacunes identifiées ces dernières années. Protéger l’Espérance ne signifie pas écarter Hamdi Meddeb, mais plutôt repenser la gouvernance pour qu’elle soit plus collective et visionnaire.
La démission de Hamdi Meddeb ne serait pas une solution idéale. Bien qu’il ait commis des erreurs, son amour pour l’Espérance et ses investissements restent des atouts précieux. Ce dont le club a réellement besoin, c’est d’une restructuration stratégique où Meddeb pourrait jouer un rôle moins central mais toujours influent. Il ne s’agit pas de choisir entre l’homme et le club, mais de trouver un équilibre où les deux peuvent prospérer.
Ben Heddia Abdellatif