Depuis la crise du Covid-19, le monde s’est rendu compte de l’importance de la souveraineté alimentaire. Assurer son autonomie en nourriture en période de crises sanitaires mondiales est devenu un enjeu stratégique pour plusieurs pays. En Tunisie, et comme dans nos habitudes, on sait tirer les conclusions mais on ne sait pas mettre les stratégies nécessaires et surtout assurer leurs mises en œuvre. Depuis la crise de 2020, rien de spécial n’a été fait au profit du secteur agricole. Le résultat les investissements dans le secteur on nettement baissé depuis 2023, et les prix des produits agricoles ont augmenté significativement selon le dernier indice des prix à la consommation.
Selon le bulletin de l’APIA, les investissements dans le secteur agricole ont chuté de 10% au cours des 6 premiers mois de 2025, totalisant 586 millions de dinars contre 648 en 2024 et 702 millions de dinars en 2023.
Le nombre d’opérations d’investissement a quant à lui baissé aussi de 2% passant de 4889 opérations durant les 6 premiers mois de 2024 à 4792 en 2025 et 5194 opérations en 2023.
Pour toutes ses opérations d’investissement l’APIA a octroyé des subventions de 56 millions de dinars qui couvrent 3337 opérations validés seulement soit une subvention de 17.7 milles dinars par opération. Un montant dérisoire qui démontre encore une fois les limites de ces mécanismes de soutien.
Les chiffres publiés par l’APIA nous interpellent à plus d’un titre. En effet, les investissements étrangers dans le secteur agricole ont totalisé 9000 dinars durant les 6 premiers mois de 2025, soit moins de 3000 euros, contre 3.4 millions de dinars durant la même période de 2024. Un pays comme la Tunisie, qui regorge de plein de potentiels dans le secteur agricole n’arrive à drainer que moins de 3000 euros d’investissements étrangers, c’est dérisoire. Au fait, il n’existe aucune stratégie de promotion de l’investissement étranger dans le secteur agricole. Les blocages au niveau de la législation tunisienne très conservatrice concernant la propriété et la location des terres agricoles par les étrangers, ainsi que l’absence de mécanisme de soutien et d’encouragement, ne permettent pas un vrai décollage pour ce type d’investissement. Pourtant à l’échelle internationale il y a beaucoup d’argent à drainer. Les Emiratis réalisent actuellement des investissements important en Egypte. Ils totalisent des investissements de 7 milliards de dollars dans le secteur agricole égyptien jusqu’à fin 2024. Le plus grand investisseur émirati, le groupe DAHAR, vient d’annoncer le mois dernier des investissements supplémentaires de 500 millions de dinars en Egypte.
Personne ne nie le potential important de l’investissement dans le secteur agricole en Tunisie, mais il semble que personne n’ose mettre les mesures necessaries pour le booster.
Le president de la République a annoncé à plusieurs reprises de regrouper plusieurs institutions qui ont la meme vocation. Dans ce cadre nous soutenons une fusion entre l’APIA, la FIPA, l’API et le CEPEX, pour créer un pole d’encouragement de l’investissement local et étranger.
abou farah