Le groupe Ben Yedder se désengage-t-il progressivement du capital ?
La Bourse de Tunis a publié une déclaration officielle des opérations significatives réalisées par EDHIA pour l’investissement, société représentée par M. Houssein Mouelhi et dont l’actionnaire majoritaire est M. Karim Ben Yedder. Cette déclaration, datée du 24 septembre 2025, met en lumière une série de cessions d’actions Ennakl Automobiles intervenues en septembre.
Les opérations déclarées
• 18 septembre 2025 : cession de 8 859 actions au prix moyen pondéré de 16,829 dinars, pour un montant total de 149 084,970 TND.
• 22 septembre 2025 : cession de 2 706 actions au prix de 16,500 dinars, soit 44 649,000 TND.
• 23 septembre 2025 : cession de 2 904 actions au même prix de 16,500 dinars, représentant 47 916,000 TND.
Au total, ce sont donc 14 469 actions Ennakl qui ont été cédées par EDHIA sur une période de six jours, pour une valeur dépassant 241 mille dinars.
Un signal de désengagement ?
Ces mouvements s’ajoutent à d’autres transactions déjà observées par le marché au cours des derniers mois. Ils soulèvent une question centrale : le groupe Ben Yedder cherche-t-il à réduire, voire à se désengager progressivement du capital d’Ennakl Automobiles ?
Rappelons qu’EDHIA pour l’investissement, société installée au Centre Urbain Nord, est considérée comme un véhicule d’investissement majeur du groupe Ben Yedder. Le rôle de ce groupe dans le capital d’Ennakl n’est pas anodin, puisque ses décisions stratégiques peuvent influencer l’équilibre actionnarial de la société cotée et, par ricochet, son avenir boursier.
Un timing particulier
Cette série de cessions intervient à un moment où :
• le marché automobile tunisien est marqué par de fortes incertitudes réglementaires et fiscales,
• Ennakl tente de consolider ses parts de marché tout en affrontant une concurrence accrue,
• la valeur Ennakl reste l’une des plus liquides de la cote, attirant l’intérêt d’investisseurs institutionnels et individuels.
Une question en suspens
Ces ventes ne sont peut-être qu’une simple réallocation de portefeuille ou une prise de bénéfices. Mais cumulées, elles laissent planer une interrogation plus profonde :
le groupe Ben Yedder prépare-t-il une sortie progressive du capital d’Ennakl Automobiles, ou s’agit-il simplement d’ajustements tactiques sans remise en cause de son engagement stratégique ?
Seules les prochaines déclarations d’opérations, et éventuellement une communication officielle, permettront de lever le voile sur la véritable stratégie du groupe.