Mercredi dernier 21 Mai 2025, le Sénat français vient d’adopter une proposition de loi visant à lutter contre le démarchage téléphonique.
La loi interdit aux entreprises de démarcher par téléphone une personne, soit « directement ou par l’intermédiaire d’un tiers agissant pour son compte », sans avoir obtenu, au préalable, son consentement de manière « libre, spécifique, éclairée, univoque et révocable ». Ce consentement peut être envisagé selon un formulaire, un mail ou autre moyen.
Une exception est néanmoins prévue : un professionnel peut contacter un client au sujet d’un contrat en cours. L’opérateur téléphonique ou le fournisseur d’électricité peut appeler pour proposer une offre plus avantageuse, en lien avec la précédente. Et devra interrompre l’appel si le client exprime son refus.
La loi entrera en vigueur le 11 août 2026, notamment pour laisser le temps aux entreprises de s’organiser.
La loi prévoit des sanctions pour les entreprises à l’origine du démarchage – jusqu’à 20 % du chiffre d’affaires moyen annuel pour les entreprises et 500 000 euros d’amende pour les particuliers
Il faut ajouter à ce niveau que selon un sondage réalisé en France 97% des consommateurs se sentent harcelés par le démarchage téléphonique.
Cette interdiction aura certainement un impact sur un des secteurs stratégiques de l’économie tunisienne à savoir celui des centres d’appel et relation client. Un secteur qui a connu depuis des années une croissance importante et surtout un secteur qui emploie et recrute en masse. En Tunisie opère actuellement plus de 200 centres d’appel qui emploient plus de 25000 personnes, en majorité des diplômés du supérieur. Ces centres d’appels offrent une opportunité pour plusieurs diplômés surtout de s’initier à la vie professionnelle, d’acquérir une formation et trouver une source de revenu. Plusieurs diplômés ont fait carrière dans les centres d’appel qui ne sont plus une simple passerelle durant la période de chômage. Les centres d’appel en Tunisie opèrent dans plusieurs domaines et secteurs (technologie, marketing, comptabilité,…..).
Le business des centres d’appels en Tunisie génère plus de 300 millions d’euros/an de revenus, selon leur chambre syndicale.
La société Téléperformance, opérateur français, est le plus grand investisseur en Tunisie, et est concerné par l’interdiction survenue en France. Ce leader mondial de la relation client emploie à travers le monde plus de 510.000 personnes et réalise un chiffre d’affaire annuel de 8.2 milliards d’euros.
Une fois cette loi entrée en vigueur l’année prochaine plusieurs centres d’appels opérant dans la branche démarchage téléphonique en Tunisie vont certainement réduire leur activité et licencier, ce qui réduira les opportunités d’emploi.
Une reconversion doit être envisagée dés maintenant, et les pouvoirs publics doivent se préparer à de nouveaux venus sur le marché du chômage.