جريدة الخبير

Le Gaspillage des Ressources : Trop d’Instances Tunisiennes à l’étranger pour Peu de Résultats

La présence de la Tunisie à l’étranger s’incarne à travers plusieurs institutions et organismes publics tels que la FIPA (Foreign Investment Promotion Agency), le CEPEX (Centre de Promotion des Exportations), l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT) et la compagnie nationale Tunisair. Si leur mission vise à promouvoir les intérêts économiques et culturels du pays, la multiplication de ces structures entraîne des coûts colossaux sans retombées significatives.
Une Dispersion des Efforts et des Ressources
Chaque organisme agit de manière relativement indépendante, générant des doublons dans les missions et les stratégies. La FIPA cherche à attirer les investissements étrangers, le CEPEX s’efforce d’accompagner les exportateurs tunisiens, l’ONTT promeut le tourisme, tandis que Tunisair déploie ses efforts pour renforcer ses lignes internationales. Cette dispersion résulte en une gestion inefficace des ressources humaines et financières, sans coordination centrale.
Des Coûts élevés pour des Résultats Limités
Le financement des bureaux à l’étranger implique des charges lourdes : loyers dans des quartiers stratégiques, salaires attractifs pour attirer des compétences, frais de fonctionnement, sans oublier les coûts de représentation. Pourtant, les résultats obtenus ne sont pas toujours à la hauteur des attentes. Les indicateurs de performance des exportations, des flux touristiques ou des investissements directs étrangers stagnent ou progressent lentement.
Le Modèle Japonais : Une Gestion Centralisée et Efficace
À l’opposé, le Japon offre un modèle d’efficacité avec des structures comme la JETRO (Japan External Trade Organization), qui centralise les missions de promotion des investissements et des exportations. Plutôt que de multiplier les agences, le Japon mise sur une coordination étroite entre les ministères, les ambassades et les entreprises privées pour optimiser les ressources. Ce modèle permet de réduire les coûts tout en assurant une présence internationale cohérente et stratégique.
Une Rationalisation Urgente et Nécessaire
Il devient impératif de repenser ce modèle de représentation à l’international. La mutualisation des ressources entre les différentes entités pourrait réduire les coûts et améliorer l’efficacité. Une structure unique, regroupant les missions de promotion des investissements, des exportations et du tourisme, permettrait d’harmoniser les stratégies et d’éviter les chevauchements.
Pour une Diplomatie économique Plus Cohérente
La Tunisie gagnerait à adopter une approche plus cohérente de sa diplomatie économique. Il est essentiel de mettre en place des indicateurs de performance clairs, de renforcer la transparence des activités de ces organismes et d’optimiser leur présence en fonction des priorités économiques du pays. En s’inspirant du modèle japonais, la Tunisie pourrait rationaliser ses structures à l’étranger et obtenir de meilleurs résultats avec des ressources mieux utilisées.
En période de restrictions budgétaires, chaque dinar investi doit générer un impact mesurable. La Tunisie ne peut plus se permettre de financer des structures redondantes et inefficaces. Une réforme profonde s’impose pour que la représentation à l’étranger devienne un véritable levier de croissance et de développement.

 

BHA

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