جريدة الخبير

La Disparition des Bayahi : Entre Exil et Transmission d’Héritage

Les Bayahi, autrefois figures incontournables de l’économie tunisienne, semblent aujourd’hui avoir choisi la discrétion. La famille, qui a longtemps incarné la puissance économique et l’influence médiatique, vit désormais un retrait progressif de la scène publique, suscitant de nombreuses interrogations.

Au cœur de cette évolution, Taher Bayahi, le frère aîné de la fratrie, semble avoir pris ses distances avec la Tunisie. Selon des rumeurs persistantes, il vivrait en exil à Paris depuis près de quatre ans. Les raisons de ce départ restent floues, mais certains évoquent des pressions judiciaires ou des différends politiques qui auraient poussé l’ancien dirigeant à fuir un jugement. L’exil de Taher Bayahi marque un tournant dans l’histoire de cette famille, longtemps perçue comme un modèle de réussite économique.

Quant à ses frères, chacun semble suivre une trajectoire différente. Yahya Bayahi, le plus discret de la fratrie, reste fidèle à son tempérament réservé. Il évite soigneusement les projecteurs et préfère rester en retrait des rencontres publiques. Il s’est toujours distingué par son absence de la scène médiatique, préférant œuvrer dans l’ombre. En revanche, Taieb Bayahi, autrefois très présent dans les débats publics, notamment en tant qu’ancien président de l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises, a brillé par son absence lors des dernières Journées de l’Entreprise. Ce silence a alimenté les spéculations sur l’avenir du clan Bayahi.

Des informations recueillies auprès de plusieurs sources indiquent que la fratrie a décidé d’adopter une nouvelle stratégie : la transmission de l’empire familial à la troisième génération. Ce changement de cap pourrait expliquer le retrait progressif des figures emblématiques de la famille. En confiant la gestion de leurs affaires à la génération suivante, les Bayahi semblent vouloir préserver l’héritage tout en s’adaptant aux nouvelles réalités économiques et politiques du pays.

Mais ce retrait n’est pas sans mystère. Le père de la fratrie, Youssef Bayahi, figure fondatrice de l’empire familial, a jeté les bases d’une dynastie qui a longtemps marqué de son empreinte l’économie tunisienne. Son héritage semble aujourd’hui entre les mains de ses enfants, mais aussi des petits-enfants, dans une transition dont les contours restent flous.

L’exil de Taher Bayahi, ainsi que la discrétion des autres membres de la famille, laissent penser que les Bayahi ont choisi d’opter pour une stratégie plus en retrait, laissant place à la troisième génération pour assurer la continuité de l’empire familial. Cette nouvelle dynamique pourrait également refléter un changement de posture face aux défis contemporains, avec un accent mis sur la gestion discrète plutôt que sur la visibilité publique.

Malgré leur absence des plateaux télévisés et des grandes scènes économiques, l’influence des Bayahi reste intacte, tout comme leur rôle central dans l’histoire économique de la Tunisie. La famille semble se réinventer dans l’ombre, tout en laissant un héritage qui, probablement, continuera de façonner l’avenir du paysage économique tunisien.

Les Bayahi, autrefois synonymes de visibilité et de pouvoir, choisissent aujourd’hui de se faire plus discrets. Est-ce un choix stratégique pour préserver leur empire et leur héritage ou bien une conséquence de pressions extérieures ? Le mystère reste entier, mais une chose est certaine : leur héritage continue, peut-être de manière plus subtile, mais toujours aussi puissant.

*Par SR*

index