La récente réforme du Code de commerce en Tunisie, adoptée le 2 août 2024, suscite des interrogations concernant certaines pratiques bancaires, notamment la revente à perte. Les nouvelles dispositions introduites dans le cadre de cette réforme semblent donner aux banques un espace de manœuvre pour offrir des prêts à des taux d’intérêt très bas, voire nuls, tout en achetant à des taux plus élevés. Cela soulève des questions sur la légalité et la conformité de ces pratiques avec les dispositions existantes.
Contexte de la Revente à Perte
La revente à perte, définie comme la vente d’un produit à un prix inférieur à son coût d’achat, est généralement interdite en Tunisie selon l’article 5 de la loi n°91-64(LOI FONDAMENTALE) relative à la concurrence et aux prix. Cette interdiction vise à protéger le marché contre des pratiques commerciales déloyales et à garantir une concurrence saine. Toutefois, des exceptions existent, notamment pour les produits périssables, lors des soldes ou en cas de liquidation.
Les Dispositions de la Réforme
La réforme du 2 août 2024 introduit plusieurs mesures visant à soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) et à favoriser l’accès au crédit. Parmi ces mesures :
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Taux d’Intérêt Réduit : Les banques peuvent proposer des crédits à des taux d’intérêt très bas, allant jusqu’à 0 % ou 4 %.
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Exemptions sur les Garanties : Les crédits sont souvent offerts sans garanties, facilitant ainsi l’accès des entrepreneurs aux financements nécessaires.
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Utilisation de Profits : Les banques sont encouragées à allouer une partie de leurs bénéfices à des lignes de crédit spécifiquement destinées aux PME.
Interrogations sur la Légalité



















