La Tunisie s’apprête à préparer sont plan de développement pour la période 2026-2030. Le ministre de l’économie fait actuellement une tournée dans les régions pour expliquer les axes de ce plan de développement ainsi que la méthodologie qui sera adoptée pour l’élaboration des projets et programmes.
La planification est l’une des stratégies adoptées par la Tunisie depuis les années 60 avec des plans triennaux et quinquennaux. Depuis une dizaine d’année, l’élaboration des plans de développement est devenue un routine administratif, un document nécessaire à élaborer, plutôt qu’une vision pour une navigation plus claire et un développement harmonieux.
Le ministre de l’économie a rappelé l’axe principal autour duquel doit être élaboré le plan de développement à savoir l’axe social tel que voulu par le président de la république. La nouveauté pour ce énième pan de développement est le rôle des nouvelles instances à savoir les conseils locaux, régionaux et les districts élus.
En suivant tout ce gaspillage de temps et d’argent par le ministère de l’économie et de la planification, à faire des réunions et des tournées ainsi que des formations pour les élus locaux, on sent que la Tunisie est restée gelée aux anciennes méthodes et aux anciennes pratiques, et que le virage n’a pas été fait et la rupture n’a pas été déclenchée. C’est dans ce contexte que nous proposons d’afficher le cap vers l’Intelligence Artificielle. La Tunisie a les moyens pour un plan de développement qui tourne autour de l’IA dans tous les domaines industrie, agriculture, éducation, sécurité, commerce, tourisme,…..Une fois la couleur annoncée, tous les projets, tous les fonds, toutes les stratégies, basculent vers un développement basé sur l’IA.
Selon un récent rapport de la CNUCED sur l’IA le marché mondial de l’IA passera de 189 milliards de dollars en 2023 à 4 800 milliards en 2033 – soit une multiplication par 25 en dix ans.
L’IA pourrait quadrupler sa part dans le marché mondial des technologies de pointe – passant de 7 % à 29 % – et devenant ainsi la force dominante du secteur.
Mais cette croissance rapide pourrait creuser les inégalités mondiales. Le développement de l’IA est fortement concentré, les grandes économies avancées bénéficiant d’un réservoir de talents plus ample et de compétences plus développées.
Le même rapport indique qu’en 2023, deux tiers des économies développées ont une stratégie de l’IA, contre seulement 30 % des pays en développement (hors pays les moins avancés). Parmi ces derniers, seuls 12 % avaient adopté une stratégie.
Pour avoir un ordre de grandeur de l’importance de l’IA dans le futur, Apple, Nvidia et Microsoft ont chacune une capitalisation boursière d’environ 3 000 milliards de dollars – soit l’équivalent du produit intérieur brut de tout le continent africain.
Les responsables actuels doivent puiser dans cette orientation et virer de cap vers l’IA pour pouvoir rattraper le plutôt possible le retard de croissance et de développement accusé depuis 2011.
ABOU FARAH