Lexpert Les récentes fluctuations du marché pétrolier, marquées par une volatilité des prix due aux tensions géopolitiques, aux variations de la demande mondiale et aux incertitudes économiques, posent un défi majeur pour les pays importateurs nets de pétrole comme la Tunisie. Dans ce contexte, il est crucial pour le pays de mettre en place des mesures structurelles et conjoncturelles pour atténuer l’impact de ces chocs et assurer sa stabilité économique.
La Tunisie importe près de 50 % de ses besoins en hydrocarbures, ce qui la rend vulnérable aux variations des cours mondiaux. En 2022, la flambée des prix du pétrole a pesé lourdement sur la balance commerciale et les finances publiques, creusant le déficit budgétaire et contribuant à l’inflation. Avec un baril oscillant entre 80 et 100 dollars en 2024, sous l’effet des conflits au Moyen-Orient et des politiques de l’OPEP+, la facture énergétique reste un fardeau.
Pour réduire sa dépendance, la Tunisie doit accélérer sa transition vers les énergies renouvelables. Le pays dispose d’un potentiel solaire et éolien important, mais les investissements dans ce secteur restent insuffisants. Une politique volontariste incluant :
- Des incitations fiscales pour les projets d’énergies vertes.
- Un cadre réglementaire simplifié pour attirer les investisseurs privés.
- Le développement du gaz naturel local (bien que limité) pour une transition Les subventions aux carburants pèsent lourd sur le budget de l’État (environ 5 % du PIB). Une réforme ciblée, accompagnée de mécanismes d’aide aux ménages vulnérables, est nécessaire pour :
- Éviter le gaspillage et encourager l’efficacité énergétique.
- Réorienter les dépenses vers des secteurs productifs (santé, éducation, infrastructures).
La Tunisie dépend majoritairement des pays voisins (Algérie) et des marchés spot. Pour sécuriser ses approvisionnements, elle pourrait :
- Négocier des contrats à long terme avec des fournisseurs stables.
- Explorer des partenariats avec de nouveaux acteurs (pétrole africain, GNL).
La création d’un stock stratégique de pétrole (comme le font les pays développés) permettrait de faire face aux ruptures d’approvisionnement et de lisser l’impact des hausses de prix.
Les fluctuations du marché pétrolier représentent un risque, mais aussi une opportunité pour la Tunisie de réformer en profondeur sa politique énergétique. En combinant transition verte, optimisation des coûts et diversification des sources, le pays peut réduire sa vulnérabilité et construire une économie plus résiliente.
